Top 10 des lieux à visiter à Reims

Cathédrale notre-dame de reims

Érigée à partir de 1211, la cathédrale présente un programme iconographique gothique exceptionnel. La statuaire du portail occidental, avec l’Ange au Sourire, illustre l’évolution de la représentation du mouvement au début du XIIIe siècle. À l’intérieur, la hauteur sous voûte atteint quarante-huit mètres, autorisant une diffusion lumineuse analysée par de nombreux historiens de l’art. Les vitraux, parmi lesquels les compositions contemporaines de Marc Chagall, offrent un dialogue entre techniques médiévales et approches chromatiques modernes. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la cathédrale constitue un laboratoire pour l’étude de la construction en pierre calcaire et du contrebutement par arcs-boutants.

Palais du tau

Ancien palais épiscopal accolé à la cathédrale, le Palais du Tau révèle l’organisation matérielle des sacres royaux. Le grand réfectoire, poussant jusqu’à trente mètres en longueur, expose couronnes, talismans carolingiens et textiles liturgiques d’époque. La collection lapidaire conserve les têtes originales de la galerie des rois, retirées durant la restauration de Viollet-le-Duc. Restauré après les bombardements de 1914, l’édifice illustre l’application des théories de la conservation du patrimoine du début du XXe siècle et constitue un cas d’étude fréquent dans les formations de maîtrise d’œuvre.

Basilique saint-remi

Située au sud-est de la ville ancienne, la basilique associe nef romane et transept gothique, offrant un corpus complet pour l’analyse des transitions stylistiques des XIe et XIIIe siècles. Reliquaire de saint Remi, l’édifice abrite également un ensemble d’objets liturgiques mérovingiens. La crypte, stabilisée par des arcs doubleaux massifs, conserve des fragments de mosaïques byzantines rapportées lors des croisades. Des campagnes dendrochronologiques récentes ont affiné la datation de la charpente à 1160. Les restaurateurs s’appuient sur ces données afin d’adapter les traitements curatifs appliqués au chêne.

Musée de la reddition

Le 7 mai 1945, le quartier général allié installé dans l’ancien lycée Roosevelt enregistre la capitulation allemande. La salle des opérations reste figée dans son état d’origine : cartes d’état-major, tables téléphoniques et projecteurs d’images stratégiques occupent toujours la pièce. Des audiogrammes restituent les échanges radio interceptés par les services de renseignement. Pour les chercheurs en histoire militaire, le site fournit une source primaire d’une rare valeur, éclairant la logistique des forces alliées sur le front occidental.

Villa demoiselle

Construite en 1908 par l’architecte Louis Sorel, cette demeure associe ossature en béton armé et décor Art nouveau aux lignes végétales. Les ferronneries d’Émile Robert, restaurées au laser, offrent un exemple de la métallurgie d’art au début du XXe siècle. Le mobilier, signé Majorelle, illustre la standardisation des procédés d’ébénisterie grâce à la scie à ruban. Depuis sa réhabilitation en 2004, la villa accueille des expositions consacrées à l’innovation dans les matières biosourcées, attirant architectes et ingénieurs spécialisés en matériaux composites.

Villa demoiselle à Reims

Parc de la patte d’oie

Premier jardin public de Reims terminé en 1733, le parc s’étend sur sept hectares de pelouses et de bosquets d’arbres tricentenaires. L’orangerie, ferme urbaine expérimentale, cultive des agrumes sous serre à coefficient de performance énergétique optimisé. Le plan d’eau central intègre un système de phyto-épuration étudié par l’Institut national de la recherche agronomique. Les urbanistes apprécient l’intégration des allées radiales qui influencera le dessin du futur boulevard circulaire de la ville au XIXe siècle.

Bibliothèque carnegie

Financée par le philanthrope Andrew Carnegie et inaugurée en 1928, la bibliothèque combine un plan en croix grecque et une façade Art déco revêtue de mosaïques d’émail gris. Les verrières de Jacques Gruber assurent un éclairement zénithal régulier, mesuré à environ 800 lux à midi solaire. Le mobilier métallique autoportant témoigne des recherches sur les structures tubulaires légeres menées après la Grande Guerre. Elle conserve plus de cent mille volumes parmi lesquels un incunable de la Somme le roi (1480).

Place drouet-d’erlon

Épine dorsale commerciale du centre-ville, la place propose un ensemble homogène d’immeubles en béton moulé élevés après 1919. Le monument aux héros de l’Armée noire, sculpté par Paul Moreau-Vauthier, rappelle l’engagement des troupes coloniales. Les géomètres expliquent souvent l’alignement régulier des façades par la charte de reconstruction adoptée par Georges Charbonneaux. Le soir, un éclairage LED à température de couleur 3000 K valorise la texture des parements sans provoquer d’éblouissement.

Porte de mars

Arc monumental du IIIe siècle, la Porte de Mars représente la métrique romaine sur les voies secondaires reliant Reims à Trèves. Les reliefs racontent la captatio benevolentiae de Jupiter aux habitants de Durocortorum. Les archéologues relèvent l’usage d’un mortier hydraulique à haute proportion de tuileaux, facilitant la résistance à la congélation du climat champenois. Les travaux de consolidation récents emploient des injections de chaux micro-kiesélolime afin d’éviter la migration des sels solubles.

Maisons de champagne

Les crayères gallo-romaines, aménagées en caves au XVIIIe siècle, maintiennent une hygrométrie de 90 % et une température de 11 °C toute l’année. Les maisons telles que Pommery, Taittinger ou Veuve Clicquot appliquent la méthode traditionnelle : tirage, prise de mousse, remuage et dégorgement. Des robots gyropalettes remplacent les pupitres manuels, réduisant le temps de remuage à une semaine. Les œnologues contrôlent l’évolution des lies grâce à des chromatographies en phase gazeuse, garantissant une précision aromatique élevée. Chaque visite inclut généralement une salle didactique décrivant les mécanismes de fermentation en bouteille.